ptit expérience pas très sympathique ...
[citation]Je me sens dans l'obligation de vous raconter ce qui vient de m'arriver, non seulement à titre préventif, mais aussi afin d'exorciser le cauchemard que je viens de vivre.
Samedi 15 janvier, 23h00 : j'arrive au germinal, a Bourges, pour une soirée DST, Infrabass et je sais pas quel autre son.
Samedi 15 janvier, 23h10 : j'achète deux shivas (des peutri) a un type croisé sur le parking, j'en bouffe un et je garde l'autre.
Samedi 15 janvier, 00h00 : ca y est, le trip monte, oui je le sens bien monter ca fait aucun doute il a l'air costaud "je vais me prendre une de ces claques" me dis-je ...
Dimanche 16 janvier, 01h00 ou peut etre 2, ou même 3 je n'en sais strictement rien : je pars en trip intégral avec un de mes potes, quasi aussi défoncé que moi (entre temps j'ai avalé un autre demi buvard, soit 1.5 au total)
Dimanche 16 janvier , vers 03h00 : je rentre en contact télépathique avec mes potes, mon âme se dissocie totalement de mon corps, je me vois faire ma propre introspection, et je vois mes potes faire la leur.
Sur le coup bien sûr, tout ce que je vis est réel, je suis en train d'accéder a un niveau de conscience jusque là inconnu.
Dimanche 16 janvier, un peu plus tard : je suis complètement défoncé, je comprends plus rien, je n'ai plus rien a quoi me rattacher, j'ai quitté la salle, mes potes sont restés et pourtant je continue de discuter avec eux, on accede tous ensemble a ce niveau de conscience supérieure : la vie telle qu'on l'a connu jusque là n'est qu'illusion, la vraie vie est celle de notre esprit (la je commence a vraiment péter un plombs, a tel point que j'ai du mal a retranscrire exactement ce que j'ai vécu).
Dimanche 16 janvier, encore un peu plus tard : je fais n'importe quoi, je erre sans but, sans savoir ou aller, je ne sais que faire pour que ces esprits avec qui je suis "rentré en communion" arrêtent de me tourmenter
Dimanche 16 janvier, encore un peu plus tard : je me dis que ca y est, le niveau auquel je viens d'accéder ne me permettra plus jamais de redescendre parmis les pauvres mortels, je suis dans un autre monde, qui depasse toute conception physique.
Jusque la, on pourrait se dire "waw il s'est payé une sacré défonce le type".
Mais c'est loin d'être terminé.
Conscient du fait que je ne pourrais jamais redescendre sur terre, je dois me faire a l'idée que je suis resté kéblo, comme ces histoires de types qui ont tapé je sais pas quelle saloperie une fois, rien qu'une fois, et qui se sont retrouvés à l'HP.
Je commence a prendre conscience que ma vie telle que je l'avais vécue avant, jamais plus je ne pourrais y accéder a nouveau : je suis fou !
Ma vie telle que je la concois alors n'est plus qu'une illusion, je nage en plein délire, c'est un véritable CAUCHEMARD.
Je commence a me maudir d'avoir bouffé cette saloperie, je n'arrive pas a me faire a l'idée que ca y est, je suis fou et plus jamais je ne pourrais redevenir commme avant. Je marche, je crie, je hurle en pleine rue, je m'insulte, je me frappe, je deviens completement hystérique.
Et la solution m'aparait soudain claire, evidente, comment ne pas y avoir pensé plus tot : le seul moyen de faire cesser ce cauchemard, c'est de me foutre en l'air.
Par chance (nottez le ton ironique) j'ai les clefs de ma voiture, ou plutot de celle de ma mere dans la poche : sauvé, me dis-je, j'ai le moyen de mettre un terme a cette horreur.
Malgré tout, meme au plus fort de mon angoisse, je pense a ce que represente mon suicide, pour mes parents, pour les choses que j'avais prévu de faire plus tard. Seulement ces rares moments de lucidité sont noyés dans un flot d'incertitudes :
Rien de ce que j'ai vécu avant, etudes, parents, potes, n'est vrai.
Alors apres tout pourquoi avoir peur d'arreter la, maintenant.
Soulagé d'avoir trouvé une potentielle issue de secours, je cours vers la voiture, vers la liberation, vers le moment ultime : je vais enfin savoir l'effet que procure la mort !
Je monte dans la voiture, allume le contact, marche arriere, marche avant et vingt metres plus loins dans le mur.
Je sors, des gens autour de moi me parlent je les entends me dire que ca y est, je suis dans le monde réel, le vrai monde tel que personne ne peut le connaitre.
Toutes ces personnes qui sont autour de moi et qui s'occupent alors de moi (les pauvres ...) me parlent, ou est ce mon esprit qui les fait parler a leur place : ils me disent que ca y est j'y suis, j'ai compris, que maintenant que je sais, tout va bien se passer, il va juste falloir que je m'habitue a ma nouvelle existence.
Bien evidemment, en realité, les pauvres devaient etre terrifiés, surtout qu'entre temps, vu que j'avais gaché ma seule possibilité de mettre fin a ma vie en plantant la caisse, je me suis eclaté la tronche contre une barriere en fer (
putain de cicatrice d'ailleurs) et je me suis jetté par dessus le pont direct dans la riviere.
Donc me voila, couvert de sang, trempé et gelé comme une merde, redecouvrant la vie.
Des moments d'angoisse succèdent des moments d'une incroyable sereineté: j'aime les gens qui m'entourent, qui accompagnent mon arrivée dans ce nouveau monde, puis je les hais (d'ailleurs, grosse question : est ce que j'ai mis un coup de baton a un type ?).
Je tiens d'ailleurs a remercier une certaine marie (les autres aussi, je ne sais plus leur nom) qui essayait tant bien que mal de me rassurer.
Grosse incompréhension en ce sens que je me coyai libéré de ma contrainte corporelle, et pourtant je ressentait le froid qui me congelait litéralement: étais-je reellement reduit a mon simple esprit, ou est ce que mon corps avait encore une importance pour moi ?
Toujours est-il que ma seule preocupation a été de me rechauffer, et fatalement je me suis dirigé vers la salle.
Etant encore dans mon monde imaginaire, tous les gens qui m'entouraient a present dans le hall faisaient egalement partie de cet univers, univers dans lequel les gestes n'avaient plus aucune importance.
J'ai craqué, j'ai essayé de rentrer dans les vigiles, j'ai frappé un type (sincèrement désolé), puis je me suis affalé par terre et les gens m'ont couvert de leurs vetements.
Le plus horrrible dans tout ca, c'est que je voulais malgré tout redescendre, et j'étais persuadé que tous les gens autour de moi s'y opposaient, et faisaient tout pour m'en empecher : grosse crise de paranoïa, l'impression de nager dans un bordel dont jamais je ne pourrai me tirer. Et enfin quelqu'un se décide a m'amener aux urgences.
A partir de la je suis descendu petit a petit, meme si pendant les 2 ou 3 premieres heures qui j'y ai passé j'étais d'une part persuadé de rester kéblo a vie, et d'autre part que tout ce qui se passait sous mes yeux n'était qu'illusion.
Je pensai me reveiller un jour, peut etre 2,3 jours, 1 moi plus tard, dans un lit a l'HP, condamné a vivre comme ca jusqu'a la fin.
Voila apres j'ai fini par redescendre completement, meme si les effets du trip m'ont duré jusqu'a 17-18h, mais le bad trip était passé, je m'en étais sorti !
Je vous fais cadeau des 10 heures de bad trip qui ont suivi ma descente, remise en question enorme qui ne concerne que moi.
Alors voila tout ca pour dire quoi ? Ne prennez jamais de LSD !
Je n'en étais pas a me premiere prise, pas a ma centieme non plus, mais quand le bad trip arrive, TU PEUX RIEN FAIRE !!!
J'insite vraiment j'espere que mon histoire va vous toucher, parce que c'est traumatisant, j'aurais pu mourir, ou meme tuer quelqu'un en voiture.
Et pourtant j'avais deja entendu des temoignages des gens qui ont connu des bad trip, je trouvais ca horrible, et en meme temps je n'y croyai pas une seconde.
Dans ma tete y'avait toujours moyen de controler.
[b]Mais non un bad trip c'est incontrolable tu perds pieds totalement C'EST INCONTROLABLE.
Alors voila j'ai 20 ans j'ai failli crever hier, et vraiment mais vraiment ceux qui liront ce post faites gaffe a vous NE TOUCHEZ PAS A CA !
Nico.
[/citation]